La terre paternelle

Dans la monde agricole d'Esthar, le métier de cultivateur est considéré avant tout comme une longue tradition entre père et fils. Selon la légende, ces terres furent légués par Torfang lui même à ses plus loyaux sujets lors de la fondation de la citée. Certains anciens prétendent même que le Roi aurait jeté dans le vent la poussière dorée du royaume elfique de Gish-Eldan, ce qui aurait été à l'origine de l'incroyable fertilité de ces champs. Alors que les récoltes demeurèrent fructueuses pendant plus de 500 ans, la sécheresse qui se prolongea sur des mois eut vite fait de ruiner de nombreux agriculteurs. Parmis ceux-ci se trouvait le pauvre Matias qui devait aujourd'hui comparaître devant le créancier afin de payer ses dettes.

"...par pitié, laissez moi encore quelques semaines, cette terre c'est ma vie..."

Néanmoins, la souffrance du fermier n'ébranla pas le coeur du créancier. Ce n'était certainement pas le premier à se mettre à genoux devant lui mais cette décision ne relevait pas de lui après tout se disait-il pour se consoler de son indifférence.

"Je ne puis accepter une telle demande, vous devez déjà à la banque 500 écus d'or et tous vos biens ont déjà été saisis, enfin tous sauf votre propriété. Je suis désolé, je ne peux plus rien faire pour vous."

Les larmes coulèrent le long des joues du cultivateur. Sa femme reposait désormais sous la terre et ses enfants avaient choisi l'exode pour la ville. Qui pouvait le soutenir dans ses démarches pour conserver le patrimoine de ses ancêtres, il était seul contre une puissante institution financière. C'est alors qu'il se pongleait profondément dans ces idées noires qu'un mystérieux cavalier fit apparition au loin. S'aggissait-il d'un humble samaritain venant le libérer de son cauchemar ?

"Monsieur, vous n'avez plus d'affaire içi, je vous somme de partir. Vous n'en n'êtes plus propriétaire, un riche marchand en a déjà fait l'acquisition ce matin. Le voilà justement qui arrive." finit-il par dire sèchement

Quelle faute avait-il commit pour mériter un tel chatîment ? Devait-il être maudit pour recevoir son bourreau en personne au lieu du sauveur qu'il avait pourtant imploré dans une dernière prière. Peu importe, il se mit à l'évidence que Azazel ne pouvait désormais plus rien faire pour lui. Pendant ce temps, le nouveau propriétaire descendit de sa monture et entreprit une discussion avec le créancier.

"J'envisage faire quelques changements içi. Par commencer cette ferme sera rasée pour faire place à ma nouvelle villa. De plus, je prévois ériger un quai en bordure du fleuve, histoire de pouvoir profiter des plaisirs de la mer. Voyez-vous, je suis un adpete du voilier."

Le suplice était trop grand pour Matias, cette ferme familliale était après tout le joyau de l'héritage de ses ancêtres. Ainsi, c'est avec une amère déception, qu'il quitta la tête basse, ce qui fut autrefois sa demeure. Maintenant, il n'eut qu'une seule envie, celle de mettre fin à ses jours au plus vite car s'il ne pouvait désormais plus être heureux dans cette triste réalité, sans doute le pourrait-il dans l'au delà.