Chez la famille Azrius

- Daënelle s'il te plait, amène moi mes habits tu veux bien?

Laït venait de se réveiller, et déjà il demandait à l'une de ses servantes de lui amener ses habits.

Daënelle lui amena donc ses habits comme demandés: une chemise blanche sa ceinture noire et son pantalon beige (comme d'habitude en fin de compte).

- Voilà monsieur. Voulez-vous que je vous serve votre petit déjeuner au lit?

Laït regarda Daënelle avec un air contrarié.

- Daënelle... enfin... combien de fois devrais-je te le dire? c'est pareil avec les autres, vous m appelez sans cesse monsieur, alors qu ecela fais plusieurs mois que l'on vit dans la même maison et que je vous dis et redis que vous devez me considérer comme votre ami, par conséquent, appelez moi par mon prénom.

- Très bien monsieur... euh je veux dire Laït.

Daënelle rougit et demanda encore une fois:

- Pour votre petit déjeuner?

Laït réfléchit un instant.

*Si je prend mon déjeuner je serais mieux concentré pour l'arène.*

- Oui, pour mon déjeuner... Je le prendrai à table, inutile de me l amener sur un plateau Daënelle. Merci beaucoup. Tu peux y aller.

Daënelle s'approcha de la porte de la chambre de son maître et s'arrêta, elle tremblait. Laït n'avait pas remarqué que sa servante était toujours présente et s'habilla en vitesse.

*L'allure d'un prince...* se disait-il en se regardant dans un miroir.

C'est bien vrai, Laït est l'un des plus beaux garçon de cette ville et tout le monde lui porte énormément de respect, du moins ceux qui le connaissent.

En se dirigeant vers la porte de sa chambre à son tour, il remarqua que Daënelle tremblait. Il s'approcha gentiment et posa une main sur l'épaule de sa servante.

- Qu'est-ce qu'il y a Daënelle?

Elle se tourna brusquement face à lui et se jetta dans ses bras. Laït fut surpris de la réaction, il s'attendait plutôt à une réponse verbale.

Daënelle se mit à sangloter et Laït la serra tendremen dans ses bras pour la rassurer.

- Alors? Vas-tu me dire ce qu'il se passe?

- Mons... non, Laït. Je sais que vous allez à l'arène! C'est trop dangereux! Je vous en prie restez ici! Je ne veux pas vous perdre, des personnes telles que vous il n'y en a aucune autre dans ce monde!

Laït fut touché par cette remarque et sourit. Il caressa un instant les longs cheveux châtains de Daënelle puis sécha les larmes qui couraient de ses magnifiques yeux bleu à son petit menton en passant une main sur son visage.

- Daënelle... Ce que tu vien de me dire me touche énormément. Mais ne t'en fais pas, il ne m'arrivera rien je te l'assure. Les autres... sont-ils au courants?

- Non, je vous écoutait discuter avec votre mère hier alors que vous lui disiez que vous participeriez à des combats pour gagner de l'argent... Mais vous en avez suffisament! Pourquoi voulez-vous en gagner d'avantage?

Laït voulait lui dire la vérité, mais cela briserait la surprise pour les "faibles" comme elle et tout les autres qui, une fois arrivés ici sous les soins de Laït, ne voulèrent plus quitter la résidence et le servir comme un maître.

- Daënelle... Je... Je ne peux pas te dire pourquoi j'ai besoin de cet argent... Je suis désolé.

Daënelle le regarda droit dans les yeux et des larmes coulèrent à nouveau, larmes que Laït essuya à nouveau avec ses mains. Elle le serra encore une fois dans ses bras.

- Faites attention à vous Laït...

- Ne t'inquiète pas pour moi je te dis... tout ira bien.

Daënelle relacha Laït et s'en alla de la chambre d'un air un peu triste.
Laït la regarda s'éloigner.

- Au fait Daënelle!

Celle-ci se retourna.

- J'aimerais que tu fasses un effort tout de même! dit il en souriant, avant d'ajouter... Quand tu me vousvoye et que tu m'appelles Laït en même temps ça fait bizare. A mon retour j'aimerais bien que tu me tutoye.

Daënelle retrouva le sourire et rougit à nouveau, puis sans répondre, s'en alla en direction de la cuisine.

Laït rajusta sa chemise ouvrit une armoire à côté de la porte de sa chambre. Il y avait dans cette armoire beaucoup de fleurets mais aussi quelque épées. Il prit un des fleurets de meilleure facture, l'accrocha à sa ceinture et ferma l'armoire.

Il rejoignit juste après la salle à manger, où le petit déjeuner était déjà servi. Il mangea à sa faim puis débarassa son assiette, mais un de ses servants lui arracha son assiette des mains en passant près de lui.

- Laissez moi faire monsieur Azrius, dit le servant. Je vais ranger tout cela moi-même.

- Merci Filegar, dit Laït un peu gêné de laisser tout le temps le travail aux "faibles".

*c'est incroyable comme ils peuvent se montrer dévoués, polis, et serviables envers moi, qui les ai simplement logés, nourris et soignés. C'est pourtant un geste devenu naturel chez moi... je ne demande rien en retour mais ils insistent pour rester et me servir. Bon... après tout ils font comme ils veulent, rien ne les oblige de rester ici, ils partent quand ils veulent. Moi ça ne me dérange pas.*

Laït ouvrit la porte d'entrée et la referma derrière lui. Le soleil lui brûla un moment les yeux, mais il s'habitua très vite et se dirigea vers l'arène.

Laït revenait de l'arène, après sa finale contre Orkane le matin. Il avait médité un moment sur les paroles de celui-ci en lui laissant la vie sauve mais ne comprenais pas le sens.

Il arriva devant la porte et l'ouvrit tout doucement, entra et referma avec une grande précaution, sans faire de bruit. à cette heure-ci tout le monde devait sûrement manger, mais Laït n'entendait pas les rejoindre, d'une part parce qu'il avait l'estomac noué, de l'autre parce qu'il devait vite se changer pour ne pas préoccupé sa mère et Daënelle ainsi que les autres "faibles" qui le servaient.

Il réussit à rejoindre sa chambre, posa son fleuret dans son armoire où étaient installées les épées et autres fleurets. Il la referma et se jetta sur le lit en ayant complètement oublié sa douleur au dos, qui se réveilla aussitôt comme pour lui dire de se calmer un peu.

Il se reposa dix minutes et se leva. Il enleva ses habits et traversa sa chambre tout nu jusqu'à l'autre bout du couloir où se trouvait la salle de bain. Il se regarda dans une glace et remarqua quelques petites entailles de rien du tout où il avait subit les quelques coups qui tranchèrent ses vêtements. Le sang ne coulait pas, on aurait dit juste quelques griffures.

Il prépara le bain lui même et se posa dedans. L'eau était chaude et cela lui faisait du bien. Il ferma les yeux et respira profondément, puis expira lentement. Il se sentait déjà mieux.

Laït finit par s'endormir dans le bain.

Environ une heure plus tard, Laït reprit ses esprits et envisagea de sortir du bain.

*Encore dix minutes et je sors... L'eau devient tiède...*

Il passa une main dans ses longs cheveux châtains pour les remettre un peu en ordre derrière sa tête.

Il lui prit soudain l'envie de rester la tête sous l'eau le plus longtemp possible, juste pour voir combien de temps il pouvait tenir en apnée. Il reprit une profonde inspiration et plongea.

Plus aucun bruit ne parvenait à ses oreilles. L'eau... Laït était dans son élément. Le calme, le silence...

Soudain Laït sentit comme quelque chose qui entrait dans le bain. Cette chose frola ses jambes. Une sensation de douceur sur sa peau. Mais Laït était tellement plongé dans sa tranquilité et ses pensées qu'il trouvait ça normal. Mais alors que cette chose devint deux choses, Laït sortit de son monde et par la même occasion sa tête de l'eau.

Un petit cri se fit entendre dans la maison.

...

- Daënelle! Mais enfin! Que fais-tu ici?

Daënelle était nue elle aussi et elle rougissait au point qu'on l'aurait facilement confondue avec un piment géant.

- Je... Je suis désolée Monsi... Laït! Je ne savais pas que tu étais ici, je ne voyais personne, ni vos habits. Je vous en prie pardonnez-moi!

Laït était sous le choc sur le moment, mais cette situation finit par le faire rire. Il fit un sourire à Daënnelle et lui fit signe de le rejoindre dans le bain.

- C'est moi qui suis désolé... Je suis rentré sans rien dire, comme un voleur. C'est entièrement de ma faute. Pardonne-moi.

Daënelle s'approcha timidement du bain.

- Aller... Vien... je ne vais pas te mordre tu sais, dit Laït avec un sourire charmeur.

Elle replongea ses jambes dans l'eau. Laït sentit à nouveau cette douceur. Il aimait ce contact avec elle.

- Daënelle... Tu es toute rouge. Calme toi... Tu vas réchauffer le bain si ça continue.

Et elle échappa un petit rire, sans oser dire quoi que ce soit.

Ils étaient les deux dans le bain, confortablement installés, face à face.

Daënelle regarda Laït dans les yeux. Ses yeux commencèrent alors briller... Puis quelques larmes coulèrent le long de ses joues.

Laït s'apprcha alors d'elle, posa ses mains sur son visage. Daënelle prit ses mains dans les siennes, tremblotante. Laït essuya les larmes de Daënelle et approcha son visage du sien.

- Daënelle... Dis moi ce qui ne vas pas avec toi ces derniers temps...

Elle continuait de le regarder dans les yeux, mais finit par détourner son regard et pleura de plus belle.

Laït utilisa alors sa magie pour savoir ce qui la tracassait depuis quelques jours. Il vit l'espace d'un instant, un coeur triste et brisé. Il en chercha la cause et se vit lui-même en train de mourir sur un champ de bataille... puis une autre image, toujours de lui... Cette fois il quittait esthar pour aller vivre ailleur... Il avait compris. Ces images le touchèrent beaucoup, et il faillit pleurer lui aussi.

Il sécha les larmes de Daënelle une nouvelle fois et doucement, tendrement, il s'approcha d'elle et l'embrassa sur la joue. Elle semblait avoir été arrêtée par le temps à cet instant. Ses gémissements et ses pleurs cessèrent. Elle regarda Laït à nouveau dans les yeux. Elle se jeta soudinaement dans ses bras et se remit à pleurer.

- Je ne veux pas! dit elle presque en criant. Je ne veux pas qu'il t arrive quelque chose! Je...

Laït la serra dans ses bras et caressa ses cheveux pour la calmer.

- Je... ... Daënelle observa un moment de silence et reprit. Depuis que tu m'a sauvée de la misère, je ne cesse de me faire du souci pour toi chaque fois que tu pars, chaque fois que tu t'éloigne de moi... Je ne veux pas que tu me quittes maintenant!

Ses paroles étaient tout juste audible derrière ses pleurs.

- Je t'aime Laït! Je t'aime!

Laït restait immobile, son corps contre celui de Daënelle. Il était très touché par ce qu'il avait vu et entendu. Il regarda Daënelle dans les yeux et approcha ses lèvres des siennes.

...

Laït se réveilla et Daënelle était allongée à côté de lui dans sa robe de chambre, elle dormait toujours. Elle lui tenait la main. Il lui semblait qu'une larme était restée accrochée à la joue de Daënelle. Il se penchait plus près d'elle et l'embrassa tendrement sur le front. Il dégagea sa main de celle de Daënelle. Puis se leva et alla s'habiller.

Son dos ne lui faisait plus du tout mal. Il reprit son fleuret et sorti en douce de la chambre.

Il prit le petit déjeuner et débarassa cette fois lui seul la table.

Il ouvrit la porte de la maison et resta là... immobile...

Puis il franchit la porte et la referma derrière lui.