De lointains souvenirs....

Syokka leva un regard vaguement haineux et méprisant aux prêtres d'Azazel qui se rassemblaient, à ses fidèles détestables qui s'apprêtaient à prier leur Dieu. Assis au fond de la pièce, il attendait, singeait ces êtres qui avaient ruinés sa vie, détruit son culte, assassinés sont Maître. De par leur victoire qu'il éxécrait de par chaques fibres de sa personne, ils l'avaient égarés.

Toutefois, s'il ne s'empressait pas de commettre un génocide, à l'instant, sans attendre une douloureuse et éternelle seconde suplémentaire, c'était par dépis. Il voulait les observer, encore un moment, un long instant, de ses yeux éteints et blessés. Le Demi-Elfe souhaitait voir, sous le couvert de l'anonymat qu'amène les longues années d'absence, la cérémonie qui était sur le point d'avoir lieu.

Il savait qu'à lui seul, il pouvait très bien partir dans la mort, emportant avec lui une douzaine de personnes ou plus, s'il le voulait. Mais... il n'était pas non plus suicidaire, et les vangeances inutiles lui importait peu. Il ne croyait plus en Dyntha - elle les avaient abandonnés - aussi il n'avait pas cette espèce de devoir qu'était l'élimination de tout les fidèles d'Azazel. Enfin. Pour le moment, il se contentait de rester silencieux, attendant la suite des événements.

Qu'elles étaient longues, ces messes, mais ôh combien Edoras les adoraient ! En faite, même si ses convictions avaient un peu changées, il adorait toujours voir les gens du peuple puisqu'il ne lui était pas très fréquent de voir d'autres personnes que ses disciples. Lorsqu'il eut offert le corps d'Azazel en offrande aux croyants, Edoras se pencha sur le sol pour dire les dernières paroles qui fermaient ainsi la messe. Quelques minutes après, presque tous le peuple était déjà retourné d'ou il venait laissant seul Edoras et ses disciples près de l'hôtel.

Cependant, au fond sur la droite, quelqu'un était encore assis, un personnage qui vint attiré la curiosité d'Edoras, étant encore penché sur le sol. Presque aussitôt, il se releva et fit signe à ses disciples de s'en aller. Il descendit lentement les marches menant au Hall de Prières puis marcha de pas tout aussi lents en direction de cet inconnu qu'il semblait malgré tout avoir déjà rencontré quelque part. Lorsqu'Edoras arriva à un banc près d'atteindre son but, il eut un soudain malaise qui le fit s'asseoir sur le banc le plus proche soit celui juste en avant de ce mystérieux personnage.

Sa tête....en ce moment....lui faisait tellement mal qu'il avait l'impression d'avoir reçu dix coups d'épées sur celle-ci mais ne voulant pas montré sa douleur, il ne fit aucuns gestes. De temps à autre, il avait des flashs du visage de Drannach.....et dans un souffle vaint, il demanda...

- Mais...mais qui êtes vous..?!

La cérémonie achevée, les fidèles s'en allèrent un par un ou par groupes, véritables troupeau docile et convaincus. Syokka, quant à lui, demeurait à sa place, songeur mais méprisant. Ils étaient crédules, endormis dans une doctrine débilisante... dont lui aussi, dans un sens, avait été victime. Toutefois, il était éveillé, à présent. Il ne succomberait jamais plus à de belles paroles, charismatiques ou non.

Syokka leva bientôt les yeux sur Edoras, qui, probablement intrigué, avait renvoyé les autres prêtres et s'était approché. Chef d'un culte absurde, songea-t-il avec haine. S'il avait put arrêter son coeur de sa seule volonté, de son simple regard, il l'aurait fait. Il aurait apporté une mort lente et douloureuse à se berger inconscient, ridicule marrionnetiste qui dirigeait le peuple dans l'ignorance.

Lorsque l'autre fut prit de malaise et prit place non loin de lui, choqué, Syokka haussa légèrement un sourcil... avant de se rappeler qu'il n'avait pas vraiment le pouvoir d'atteindre à la vie ainsi.

"S y o k k a." Fit-il, après un moment, son regard ne dérivant pas de son interlocuteur. Sa voix était lente, mesurée, peut-être un peu éraillée car il n'avait pas prononcé un mot depuis bien longtemps, n'en voyant tout simplement pas l'intérêt.

Aucun intérêt dans un anonymat prolongé. Il avait rencontré Edoras auparavant, et il savait parfaitement qu'éventuellement, il le reconnaîtrait de toute façon. Aussi bien annoncer sa présence.

- S y o k k a ....

C'était donc lui....maintenant, Edoras comprenait pourquoi il s'était sentit si mal à l'aise lorsqu'il s'en était approché. L'ancien fidèle et garde du corps de son vieil et défunt ennemi, Drannach.... Le malaise était désormais loin dans les préoccupations d'Edoras, il se devait impérativement de demander la raison de la soudaine venue de Syokka. Cela faisait depuis tellement longtemps qu'il ne l'avait ni vu, ni entendu parler de lui... Ce qui était certain, par contre, c'est qu'il semblait avoir changé...son regard n'était plus le même qu'aupravant...

- Mais....que fais tu donc ici ?....ou étais tu passé durant tout ce temps ?

Il n'était pas rassuré, le pauvre Edoras...et si Syokka revenait pour une quelqu'onque "vengeance" ?! Ou encore, si il revenait pour détruire le culte d'Azazel ainsi que tous ces croyants ? Non, fit Edoras tout en secouant la tête, ça ne se passera pas comme ça....

L'effet que sa présence avait eut sur Edoras ne se prolongea pas bien longtemps - mais c'était prévisible... après tout, celui-ci était tout de même un chef de Culte, aussi ridicule soit-il. Il avait une position enviée, un pouvoir certain, une longue histoire et beaucoup de connaissances... il était donc normal qu'il ne reste pas troublé bien longtemps, surtout face à une personne qui avait été défaite lors de la guerre opposant leurs Dieux et ses fidèles.

Mais la franchise et la réelle surprise d'Edoras étonnèrent un peu Syokka. Il s'était attendut à des railleries, ou alors à des menaces, des sous-entendus peu subtils, ou il ne savait quoi encore. Non, au contraire, il n'appelait pas ses fervents disciples afin d'éliminer un reste des fidèles de Dyntha, se vengeant ainsi en partie de la plupart des hécatombes et meurtres sordides venant de leur part... non, en fait, il était intrigué (quoiqu'un brin méfiant, ce qui était tout à fait normal) quant à ce qu'il était devenu pendant ces 50 années.

Syokka ouvrit la bouche pour sortir une réplique du genre "En quoi celà peut-il bien vous importer?", mais il n'en prononça pas même la première syllable. Bien sur que ça l'inquiétait et l'intriguait! Il avait été le second en commande sous Drannach pendant si longtemps, tué tant de fidèles, massacré des familles et ruinés la vie de tant de gens...

"Rien." Se contenta-t-il de répondre, simplement, sans que son visage ne prenne une expression particulière. Son regard, lui, trahissait du ressentiment et de la méfiance, soit, mais il ne semblait pas mentir. Le pire, dans tout ça, c'était qu'il disait effectivement la vérité.

Il avait été "rien" pendant toutes ces années, et il ne faisait "rien", à proprement dit, à présent qu'il était ici. Il n'avait pas de but, vivait simplement pour vivre, dans l'attente presque interminable de comprendre "pourquoi" il devait vivre. Il ne voyait pas la mort comme une délivrance, aussi il l'évitait soigneusement. La colère d'une Déesse trahie était à craindre, après tout...

Laissant le silence s'installer entre eux, Syokka défia toujours du regard son interlocuteur, attendant un sentence, un mot quelconque, une déclaration. Il patientait pendant qu'on le jugeait, inconscient de cette même attente.

- Rien....mais personne ne peut être rien....nous sommes tous une partie du monde dans lequel nous vivons....

Répondit calmement Edoras à l'intention de Syokka. Rien....qu'elle réponse encore plus bête que sa venue dans le temple même du dieu qui était son ennemi juré et qui, peut être, l'est encore aujourd'hui. Dès que Syokka eut marmonner sa réponse, les yeux d'Edoras s'étaient écarquillés de stupéfaction ! Effectivement, il avait changé mais en fixant un peu plus le regard du jeune homme qui se trouvait devant lui, Edoras remarqua aussi que ceux ci semblaient tournoyés dans le vide le plus total. Savait-il exactement ou il était, ce qu'il était et ce qu'il faisait ?

- Tu sais....si tu t'attendais à ce que je fuis devant toi et que je tente tout pour te tuer ou te faire capturer, tu t'es trompé...je n'ai jamais jugé les autres même s'ils étaient mes ennemis...et dans ton cas, je vois bien que tu as besoin d'aide pour avoir un nouveau but dans la vie....

Dit-il sèchement et sans peur à Syokka tout en venant s'asseoir juste à côté de lui sur le même banc. Son malaise était presque dissipé au complet, comme si une incantation invisible s'était évaporée....

Syokka envoya un regard choqué à Edoras, à la limite de l'outrance.Il n'avait que faire de ses remontrances de prêcheur chevronné et aveugle, de ses sermons insignifiants et, pire encore... de sa pitié. C'était bien la dernière chose auquelle il s'attendait, et dont il avait besoins. Que le chef du culte d'Azazel ait pitié de lui!? Quelle insolence! Lui, qui avait massacré sans regret tant de gens, pour servir sa Déesse et son Maître ; lui qui avait cherché à éliminer cet homme qui se tenait devant lui, inconscient, peut-être, que malgré toutes ses années passées au loin, il pouvait très bien l'éliminer, enfin. Douce revanche... qu'il considérait, par dépis, par humiliation.

Quand on était plus bon à inspirer la terreur et le respect, quand même sa réputation s'inclinait devant sa déchéance, que sont pire ennemi cédait sa méfiance et l'échangeait contre une sincère pitié.. on ne valait alors plus grand chose. Cette réalisation était pire que les insultes ou le mépris qu'il aurait mille fois préféré recevoir.

"Je n'ait pas besoins de votre pitié, et votre jugement m'importe peu, Edoras." Fit enfin Syokka, sa voix basse et menaçante, tel le grondement sourd d'une bête sur le point d'attaquer. La main sur la garde de son arme, il se leva brusquement, provoquant un bref mais fort fracas dans la salle des prières.

Il toisa Edoras du regard pendant un moment, sans un mot, restant simplement immobile, attendant et guettant la réaction de ce son interlocuteur. Toutefois... il ne resta pas ainsi bien longtemps. Il reprit bientôt place, croisant les bras avec une expression presque boudeuse, évitant de regarder Edoras dans les yeux. Destabilisé, il se retrouvait à la case départ. Il ne savait que faire, quoi dire, comment réagir... seulement, l'attitude du prêtre le rendait à la fois furieux.. et le soulageait, lointainement - ce qu'il tentait vainement d'ignorer, trop instable pour comprendre exactement pourquoi il en était ainsi.

"Je ne vous comprends pas." Syokka soupira, sa crise de rage apparemment en train de s'éteindre, aussi soudainement qu'elle avait commencée.

Ohla ! Mais pourquoi semblait-il si insulté tout d'un coup ?! Lorsque Syokka c'était levé l'air menaçant devant lui, Edoras avait subtilement eut le réflexe de commencer une incantation magique dans sa tête mais heureusement, lorsqu'il vit que son interlocuteur avait décidé de se rasseoir, il fut soulagé de ne pas avoir à y mettre fin lui même...

Décidément, malgré la mort de sa protectrice, Edoras n'était pas plus fort physiquement comme il le pensait....peut être était-il même plus "vulnérable" ?! M'enfin, là n'était pas le problème pour l'instant ! Apparament, sans le vouloir et en agssant selon ses principes de coutûmes, il aviat "insulté" Syokka...mais qu'avait-il bien pu lui dire ? Et pourquoi de la pitié ? Ce n'était pas de la pitié, il ne voulait que lui offrir son aide...

- Mais....mais de quoi parlez vous ? Je ne vous offre aucune "pitié" et je suis navré que vous l'interprétiez ainsi au contraire, je vous offre de tenter votre deuxième chance ! Je sais que vous êtes perdu, que votre vie semble pour l'instant n'avoir aucun but et que vous nagez dans le néant mais ce n'est pas en restant assis la à s'acharner sur ce qui est déjà passé que vous allez vous en sortir ! Sachez que vous n'êtes pas le seul à avoir perdu gros dans cette histoire...vous avez peut être perdu votre maître mais j'ai aussi perdu ma protectrice....ma confidente...et ma meilleure et unique amie...

Cria à haute voix Edoras avec une voix de plus en plus serrée vers la fin de sa dernière phrase.....

- ....et si mon jugement ne vous plait pas, alors, dites moi donc pourquoi vous êtes venu jusque dans le temple de mon Dieu ?! Ce n'était sûrement pas seulement pour tenter une attaque, j'ose espéré, et encore moins pour le prier, n'es-ce pas ? Vous vouliez certainement me voir....ou alors, vous erriez sans raisons ?